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Sommet de l'économie: l'intelligence artificielle est-elle avec ou contre l'homme?


Diable nécessaire ou Providence empoisonnée ? Invités au Sommet de l'économie organisé par Challenges, Laurent Alexandre, chirurgien et président de DNAVision, et Jacques Séguéla, administrateur d'Havas Group, s'opposent avec brio sur la révolution à venir de l'intelligence artificielle.

L'intelligence artificielle (IA) est-elle le diable ou une manifestation de la Providence ? Invités au Sommet de l'économie organisé par Challenges pour débattre autour de cette question qui brasse l'avenir des entreprises mais aussi et surtout des sociétés et des individus dans et hors de nos frontières, le publicitaire Jacques Séguéla et le chirurgien et patron de DNAVision Laurent Alexandre opposent leurs regards.

Pour Jacques Séguéla, le rôle de l’homme doit demeurer une boussole. « Tech sans affect n’est que ruine de l’âme », lance le publicitaire dans le sillage de Rabelais (« Science sans conscience… »). Le rôle de la société lui parait clair : « Remettre de l’humanité, de l’esprit pour que cette robotisation du monde ne nous transforme pas en robots ». Car l’intelligence artificielle fait certes des miracles en médecine, que Jacques Séguéla énumère, mais « une équipe de Stanford » a mis au point un procédé qui permet de savoir sur une simple photo « si vous êtes homosexuel ou pas », assure Séguéla. « Je ne veux pas de cette IA là. Je veux le Bon Dieu, pas le Diable », dit-il. Soit le meilleur et non le pire.


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Mal nécessaire

Chez Laurent Alexandre, l’IA semble s’apparenter parfois au mal nécessaire. Elle entraîne un changement civilisationnel, rien de moins, auquel « nous ne sommes pas prêts ». Il voit dans la crise des Gilets jaunes « la première crise politique de l’IA », une révolte des laissés pour compte de cette révolution. Certes l’IA permet de progresser dans la guérison du cancer, mais « elle élargit l’écart entre les plus et les moins doués de nos contemporains, et elle écrabouille les classes moyennes, constate Alexandre. Les écarts ne font qu’augmenter. La révolution de l’IA est d’abord une révolution politique, martèle-t-il. On n’a vu que l’aspect technologique et pas l’aspect sociétal ou politique ». Il souligne « le gap entre les gens préparés à cette révolution de l’IA « qui vivent dans une cage d’or » et ceux « qui n’ont pas d’autres choix que d’aller squatter les ronds-points ». Jusqu’où se creusera ce gap ? Laurent Alexandre cite un éditorialiste du New York Times qui demandait récemment si les élites allaient oui ou non tirer sur les inutiles ! Brutal, quand 20 à 25% des gamins en France ne savent pas surfer sur le web.

Surtout, pour Alexandre, notre discours sur les grands méchants Gafa est un discours enfantin. Inutile de tergiverser, ils ont gagné. La cyber-sécurité de l’Europe sera apportée par les Gafa. On ne créera pas leurs concurrents, la place est prise. Pour lui, « les carottes sont cuites ». « Inutile de leur cracher à la gueule, nous allons en avoir besoin. Il faudra faire une alliance avec les USA et les Gafa pour éviter que la Chine devienne la première puissance mondiale grâce à l’IA », lance Laurent Alexandre.

Lorsque Jacques Séguéla rappelle qu’il faut croire à l’homme, considère qu’Elon Musk, le patron de Tesla, « ferait mieux de rembourser ses dettes » plutôt que d’inventer des machines folles, lorsqu’il rappelle que les Gafa pèsent aujourd’hui le PIB de la France, que ces entreprises géantes « volent » les peuples et « sont en train de tuer la démocratie », Laurent Alexandre réplique d’une phrase : «  Continuons comme cela et nos enfants auront chinois en première langue et français comme langue régionale ».


Voir le débat: https://www.challenges.fr/sommet-de-l-economie/l-intelligence-artificielle-est-elle-avec-ou-contre-l-homme_630564

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