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Débat

In Analysis 2/2018

L’épistémologie : une enquête indépendante ?

À propos du texte de P.-H. Castel

Liviu Poenaru

 

Résumé

Ce commentaire de la proposition épistémologique de Castel (2018) se veut un complément développé autour de deux principaux arguments : (1) la nécessaire position indépendante requise par l’approche épistémologique de la psychanalyse et (2) le recours au holisme scientifique (les thèses concernant le holisme de confirmation et le holisme sémantique) comme fondement du savoir psychanalytique d’essence scientifique. L’auteur met en avant ces deux axes de réflexion comme conditions d’accès à une épistémologie légitime.

Mots-clés : épistémologie; philosophie des sciences; psychanalyse; holisme.

 

Abstract

This commentary on Castel's epistemological proposal (2018) is intended to be a complement developed around two main arguments: (1) the necessary independent position required by the epistemological approach of psychoanalysis and (2) the use of scientific holism (confirmation holism and semantic holism) as the foundation of psychoanalytic knowledge of scientific nature. These two axes of reflection are proposed as conditions of access to a legitimate epistemology.

Key words : epistemology ; philosophy of science ; psychoanalysis ; holism.

 

 

Le débat de la revue In Analysis concernant le statut épistémologique de la psychanalyse est initié par Castel (2018), comme il l’indique lui-même, avec une certaine appréhension induite par le constat fondamental d’une épistémologie de la psychanalyse dont les principaux producteurs sont les psychanalystes eux-mêmes. Pour Castel, ce dialogue malheureux est « intrinsèquement défensif » et inaccessible aux critiques d’une épistémologie standard, qualifiée d’extrinsèque ; aussi, soit cette épistémologie fait corps avec une doctrine particulière (celle de Freud, par exemple) au point que théorie de la science et théorie psychanalytique sont fortement intriquées, soit les notions psychologiques sont tellement sous-déterminées par le cadre clinique dont elles sont issues qu’il est difficile de créer une quelconque correspondance avec des notions similaires dans d’autres disciplines. « Du coup, l’épistémologie standard ne sert à personne », note-t-il et l’épistémologie psychanalytique n’est autre qu’une épistémologie auto-validée, jouissant d’une « immunité a priori à l’égard de la critique rationnelle ». 

Castel examine, dans la suite de son étude, les conditions générales d’une possible réinscription de la psychanalyse non pas dans le champ des sciences naturelles, mais dans celui des sciences sociales. Il met l’accent, pour justifier son programme, sur ce qui manque, à savoir une histoire conceptuelle de la discipline, à partir de Freud et jusqu’à aujourd’hui. Cette histoire devrait suivre, selon l’auteur, deux axes : celui des controverses et celui des transformations concrètes des pratiques, en fonction des contextes institutionnels, nationaux, linguistique, etc. Bien que nous suivions entièrement le programme proposé par Castel pour nourrir une réflexivité épistémologique (laquelle ne pourrait pas aboutir à une véritable construction sans la mise en place de ce programme d’orientation historique), nous nous m’arrêterons, pour des raisons d’espace, à la première partie de son travail, relatif à l’impasse épistémologique de la psychanalyse.

Nous connaissons tous le principal débat qui anime les esprits partisans, hostiles, fascinés (parfois jusqu’à la totémisation) et souvent ambivalents vis-à-vis de la psychanalyse : cela concerne la question de sa scientificité. Les réponses à cette question varient, depuis un siècle, sur une large gamme allant du plus positif et au plus négatif. Une épistémologie de la psychanalyse peut-elle se passer de ces réponses ? Elaborer l’épistémologie d’une discipline requiert à la fois l’application de critères critiques d’essence scientifique et la compatibilité, ne serait-ce que partielle, de ces critères avec le domaine étudié. Si le champ en question n’est pas scientifique, l’étude épistémologique pourrait être inadaptée et vaine. De ce fait, si nous procédons à une épistémologie de la psychanalyse, cela implique au préalable son admission au sein des sciences. Mais sur la base de quels critères ?

Rencontrer un patient pour un traitement clinique ne relève certainement pas d’une activité de type scientifique, mais tout au plus de l’art du soin, au même titre que la médecine clinique. Dans certains cas la rencontre analyste-analysant peut être structurée par des motivations de recherche personnelle et plus rarement institutionnelle. En ce sens, la psychothérapie institutionnelle a plus de chances d’être incluse dans une démarche de recherche qu’une cure type dans un cabinet privé.  Rencontrer un patient convoque, dans tous les cas, un cadre théorique qui, lui, soulève la question du fond scientifique des théories psychanalytiques ; ces dernières s’élaborent dans divers milieux : sociétés savantes, revues scientifiques, colloques, séminaires, recherches universitaires, travaux de diplôme d’étudiants, etc. L’imbrication de ces milieux démontre, de notre point de vue, l’existence d’une véritable activité psychanalytique à caractère scientifique que nous n’avons pas à confondre avec l’activité clinique à laquelle elle s’associe selon une causalité circulaire. La distinction entre clinique et recherche est rarement opérée dans les critiques philosophiques et épistémologiques qui donnent lieu à des défenses généralement organisées autour d’aspects intersubjectifs du registre purement clinique, censés échapper à la pensée rationnelle et analytique. Réfléchir sur un cas entre collègues au cours d’un séminaire, proposer un remaniement théorique au sein d’un article ou un livre, etc. ne sont pas des activités cliniques et convoquent d’autres modalités de pensée que celles mobilisées in vivo face ou derrière un patient, ce qui devrait appeler des considérations épistémologiques différentes.

Quels rapports les activités mentionnées entretiennent-elles avec l’épistémologie ? Peut-on élaborer une théorie sans tenir compte de certaines conditions épistémologiques liées à la portée, au bien-fondé, aux preuves, à la pertinence des méthodes ou du raisonnement logique qui les sous-tend, etc. ? Peut-on, comme Castel le questionne dans ce numéro de In Analysis, construire une épistémologie extraterritoriale échappant à la critique rationnelle ? Ne s’expose-t-on pas à une non-épistémologie dès lors que l’on compose une épistémologie propre et qu’on la défend comme telle ? Ici se pose la question des rapports entre l’épistémologie régionale et l’épistémologie générale, qui sont indissociables et nécessairement dissociées par les particularités qu’elles convoquent. L’épistémologie régionale sonde les principes internes, les méthodes, les hypothèses et les résultats d’une discipline spécifique. La perspective partielle de l’approche régionale, en mettant l’accent sur des savoirs particuliers déterminés dans des configurations qui ne peuvent pas être considérées uniquement selon une lecture approximative et horizontale, ne prémunit pas pour autant de la perspective générale (appelée par Castel « épistémologie standard ») qui vise à encadrer le particulier et à s’assurer de l’existence d’une réelle spécificité scientifique. Autrement dit que la discipline étudiée appartient effectivement au domaine des sciences et non pas à la fiction, aux opinions, aux pseudo-sciences, à la philosophie, etc. C’est probablement la possibilité d’une épistémologie régionale qui autorise les psychanalystes à défendre une épistémologie particulière. Or cela n’implique pas – et nous rejoignons Castel –  l’immunisation vis-à-vis de normes plus générales (discutables elles aussi) comme cela n’oblige pas la psychanalyse à fournir des résultats d’études randomisées prouvant la scientificité de sa perspective, ni à basculer dans le réductionnisme ontologique et épistémologique (Esfeld, 2017) en adhérant à l’idéal scientifique imposé par la physique. À propos de ce débat, Soler (2009) est d’avis que « l’épistémologie générale, très décriée, est accusée de prendre pour objet une pure fiction – la science au singulier – et est présentée comme un ramassis de généralités non seulement creuses, mais de plus inexactes (…). Il semble toutefois plus fécond de concevoir les études régionales (qui doivent impérativement prendre en compte la réalité de la discipline examinée) comme le point de départ d’une épistémologie comparative de niveau supérieur qui, tout en ne niant pas la singularité de chaque science, aurait en charge d’apporter des éléments de réponse à la question de l’unité de la science – quitte à conclure au final qu’une telle unité, en dépit du fait qu’elle est consacrée par les usages linguistiques, est un leurre. »  (p. 19-20).

Nous voyons alors comment l’épistémologie, en différenciant les sciences entre elles (expérimentale/non expérimentale ; mathématisée/non mathématisée, explicative/interprétative ; etc.) et en créant la distinction entre épistémologie générale et épistémologie régionale, plaide indirectement en faveur de la psychanalyse et mérite toute l’attention de cette dernière ; elle semble représenter un terrain de dialogue qui se caractérise par sa perméabilité et sa souplesse, offrant l’avantage (pour ne pas dire la liberté) de pouvoir à la fois défendre et interroger la pluralité des approches et notamment de développer un discours critique à leur égard.

Pour mieux préciser le terrain de notre réflexion, délimitons cette discipline qui donne lieu à beaucoup d’ambiguïtés et de confusions, et aussi à beaucoup de définitions (comme le note Lena Soler) au caractère insuffisant, faisant référence à une pratique où coexistent des conceptions hétérogènes et parfois antagonistes. Pour Soler, « l’épistémologie interroge la nature et la valeur des principes, des concepts, des méthodes, et des résultats des sciences. Ceci lui confère deux caractéristiques majeures :

  1. Elle est un discours , c’est-à-dire un discours faisant retour les sciences. L’épistémologie présuppose donc la science et vient forcément elle.

  2. Elle est un discours : elle ne se contente pas de décrire les sciences sans les juger ; elle s’emploie de surcroît à discuter du et de la des propositions et des méthodes scientifiques. » (p. 16)

Lalande (2010) pointe de son côté une épistémologie inspirée de la philosophie des sciences qui n’est pas une synthèse de lois scientifiques, mais une étude critique destinée à déterminer l’origine logique (non psychologique), la valeur et la portée objective des principes d’une discipline. Sa particularité est l’étude de la connaissance en détail et a posteriori. Déterminer l’origine logique et non psychologique d’une connaissance qui émerge de la rencontre psychologique intersubjective – voilà une tâche pour le moins ardue !

La condition de l’examen critique est-elle respectée lorsque les psychanalystes abordent le champ épistémologique de la psychanalyse ? Castel (2018) est d’avis que nous sommes plutôt confrontés, dans ce type de démarche, à la confusion théorie-épistémologie. En effet, dans l’emploi du terme « épistémologie psychanalytique » nous constatons systématiquement qu’il manque le discours critique qui définit l’approche épistémologique et son argumentaire. Construire une théorie convoque, a minima, des a priori épistémologiques qui justifient la cohérence et la logique du propos. Or la véritable démarche épistémologique, nous le voyons, tient à un examen après-coup des principes fondateurs d’une théorie ; elle présume également une indispensable autonomie de pensée sans laquelle le penseur/théoricien est exposé à des conflits d’intérêt, voire des dogmatismes, qui nuisent à sa capacité de jugement épistémologique. Prenons l’exemple de la formation des psychanalystes, activité primordiale à la fois pour la construction et pour la transmission du corpus théorique. Des psychanalystes expérimentés et reconnus sur le plan international se sont réunis pour donner leur avis à ce sujet (voir la note de lecture de Stéphane Scherrer dans In Analysis, 2017/2). Les contributeurs à ce livre (The Future of Psychoanalysis. The Debate about the Training Analyst System, 2017) discutent leurs préoccupations quant au manque d’activité scientifique de la communauté psychanalytique responsable de son isolement actuel ; l’on dénonce (O. Kernbert et R. Michels) clairement le rôle d’un système de formation élitiste visant à se protéger des attaques extérieures. Prenant comme appui son expérience au sein de l’Institut Eitington (en Israël), E. Berman critique une tendance à l’endoctrinement des sociétés de psychanalyse où l’absence de critique dans les discussions des thèses de Freud prévaut. Ainsi, l’organisation hiérarchisée, les relations inégalitaires entre individus laisseraient place au sectarisme, à l’abus de pouvoir et aux sentiments de persécution pour les nouveaux membres, souligne Berman.

Dans son ouvrage Contre la normativité en psychanalyse, Heenen-Wolff (2017), membre de la Société belge de psychanalyse, se penche sur le poids des mouvements transférentiels observés dans les dynamiques intragroupes établies au sein des institutions psychanalytiques ; elle se focalise plus particulièrement sur des notions comme la régression, le secret, la scène originaire, le clan… Pour cette auteure, il est difficile d’atteindre une indépendance de pensée lors de réunions où « nous nous retrouvons, dans la même pièce, avec notre actuel ou ancien analyste, nos analysants, nos superviseurs, nos collègues ainés, qui sont peut-être vénérés, redoutés, souvent idéalisés » (p. 144).

L’autonomie individuelle est alors menacée et cela pose des questions épistémologiques majeures : Est-on encore dans une perspective critique ? Si théorie et épistémologie ne sont pas désintriquées, quelle est la pertinence des théories élaborées en situation de dépendance et de confusion ?

Pour résoudre ces difficultés, il me semble que seule l’enquête indépendante – à partir d’une position tierce ou surmoïque, pourrait-on dire –  peut se réclamer d’une véritable perspective épistémologique ayant la vertu de proposer une évaluation des méthodes, des résultats, des justifications de la connaissance, etc. avancés par la discipline. Indépendance relative, nous convenons. Il serait alors possible de concevoir une épistémologie de la psychanalyse si et uniquement si les acteurs au travail ne sont pas pris dans des conflits d’intérêt (ou dans des effets transféro-contre-transférentiels) et possèdent suffisamment de connaissances en épistémologie des sciences. Aussi, la position épistémologique est vraisemblablement indissociable du holisme, qui apporte une série d’arguments en faveur du réalisme scientifique face à l’empirisme ; ce dernier a largement semé la discorde dans l’histoire des sciences en contribuant du coup à l’isolationnisme de la psychanalyse.

La philosophie des sciences ne date pas du XXe siècle. Dans l’Antiquité (comme au Moyen Âge et au cours des Temps Modernes) les savants (Aristote, Hippocrate, Descartes) mêlaient activités scientifiques et philosophiques ; il semble que les grandes découvertes soient advenues grâce à la jonction des disciplines dont les frontières étaient floues. Au début du XXe siècle la science consolide sa position d’« autorité épistémique et politique reposant sur les sciences données comme source de progrès techniques et industriels » (Bonneuil, Pestre, 2015 ; p. 9). La philosophie des sciences (en tant que fondement de l’épistémologie) subit conjointement, à travers le Cercle de Vienne (officialisé en 1929), une véritable organisation institutionnelle ; ce mouvement, héritier des doctrines positivistes d’Auguste Comte (1798-1857), apporte une réforme majeure dans l’histoire des sciences en éliminant, de manière absolutiste et totalitaire, la métaphysique. L’on centre les sciences uniquement sur le descriptif de phénomènes observés selon leurs rapports de succession et de similitude, que l’on constate clairement dans les modifications de la matière physique. Selon cette nouvelle conception scientifique du monde, les phénomènes sont gouvernés par des lois invariables avec lesquelles aucune volonté naturelle ou surnaturelle n’entre en lutte. Ces positions ont été largement critiquées depuis. Elles représentent néanmoins un véritable traumatisme conceptuel pour la psychanalyse et nous pouvons interpréter qu’elles ont entrainé son abandon (partiel) de la scène scientifique. Cela pourrait être également une des causes historiques du caractère menaçant des sciences à l’égard de la psychanalyse et qui persiste encore de nos jours, beaucoup de psychanalystes associant l’approche scientifique aux idées issues du Cercle de Vienne.

Pour les néophytes, il est nécessaire de rappeler très brièvement que l’épistémologie et la philosophie des sciences ont subi depuis des remaniements profonds. Parmi les noms marquants de cette histoire, Popper (1973) introduit la démarcation sciences – pseudo-sciences ainsi que le falsificationnisme, en attaquant de cette manière l’induction comme méthode de justification. Feyerabend (2014) propose une critique radicale de la méthode scientifique qui relève, pour lui, de la propagande. Kuhn (1972), avec sa théorie des révolutions scientifiques initie une caractérisation sociologique de la science. Tandis que Quine (2003) et Sellars (1992) « ouvrent la voie à une naturalisation de l’épistémologie qui se base sur le holisme de la justification : tout notre savoir constitue un seul système, sans qu’il n’y ait de séparation entre propositions observationnelles et propositions théoriques, ou encore, entre propositions scientifiques et propositions métaphysiques » (Esfeld, 2017, p. 83). Voilà qu’empirisme et métaphysique sont à nouveau réunis grâce au holisme et à l’épistémologie des sciences !

Castel (2018) suggère, à propos du symbolisme et de la mémoire : « la façon dont la psychanalyse les construit comme ses objets doit toucher par un bord à ce que sont ces mêmes notions pour les disciplines affines ». Cela interroge le caractère holistique d’une notion à partir du moment où elle revendique un caractère scientifique. En faisant référence à Grünbaum (1984, 1993), Castel rappelle la position épistémologique freudienne concernant la hiérarchie des hypothèses, position qui anticiperait de plusieurs décennies la thèse de Duhem-Quine. Mais de quoi s’agit-il plus clairement ?

Cette thèse, fondamentale dans l’histoire et l’épistémologie des sciences, remet en cause l’empirisme logique ainsi que les conceptions de Popper en développant d’un côté l’idée de holisme de la confirmation, de l’autre celle de holisme sémantique. « Selon le holisme de la confirmation, l’expérience ne peut pas confirmer ou réfuter des propositions prises isolément. Ce qui est confronté à l’expérience, c’est une théorie en entier et, en fin de compte, la totalité de notre système de savoir. Ce holisme implique une sous-détermination de la théorie par l’expérience. Selon le holisme sémantique, la signification de n’importe quelle proposition consiste en des relations inférentielles avec d’autres propositions. » (Esfeld, 2017, p. 29)

La sous-détermination de la théorie par l’expérience est rappelée par Castel également qui pointe, au sein des théories psychanalytiques, la présence de notions tellement sous-déterminées par des doctrines psychanalytiques et leur versant clinique, qu’elles sont « déconnectées de la moindre correspondance fonctionnelle avec quoi que ce soit de similaire dans les sciences sociales ou en neurobiologie ». Ici encore, seule une des deux conditions du nécessaire holisme de confirmation est rencontrée : la sous-détermination de la théorie par l’expérience est respectée, tandis qu’est laissée de côté la mobilisation de la « totalité de notre système de connaissance », ce qui produit une isolation conceptuelle qui ne cadre pas avec les principes de l’épistémologie des sciences.

La perspective holistique exige par conséquent la convocation de la dimension transdisciplinaire des concepts. Il n’est pas suffisant d’articuler, par exemple, la psychanalyse aux neurosciences pour reconfigurer ses contours épistémologiques. Il est question, dans la perspective épistémologique et uniquement épistémologique d’une discipline, en priorité de s’abstraire des constructions théoriques afin de procéder à une enquête (indépendante et holistique de préférence) de ses présupposés ; le holisme peut ultérieurement contaminer les développements théoriques et leur remaniement, et s’insérer ainsi dans la boucle de la construction théorique à la manière d’un tiers. En bref, théoriser avec l’épistémologie est nécessaire, mais cela ne permet pas de qualifier l’étude d’épistémologique.

 

 

Bibliographie

 

Castel, P.-H. (2018). Psychanalyse et épistémologie : comment s’extraire de l’impasse actuelle ? In Analysis, revue transdisciplinaire de psychanalyse et sciences, 2 (2).

Bonneuil, C., Pestre, D. (2015). Le siècle des technosciences (depuis 1914). In D. Pestre (dir.), Histoire des sciences et des savoirs 3. Paris : Seuil.

Esfeld, M. (2017). Philosophie des sciences. Une introduction. Lausanne : Presses polytechniques et universitaires romandes.

Feyerabend, P. (2014). La tyrannie de la science. Paris : Editions du Seuil.

Grünbaum, A. (1984). The Foundations of Psychoanalysis. University of California Press.

Grünbaum, A. (1993). Validation in the Clinical Theory of Psychoanalysis : A study in the Philosophy of Psychoanalysis. International Universities Press.

Heenen-Wolff, S. (2017). Contre la normativité en psychanalyse. Sexe, genre, technique, formation : nouvelles approches contemporaines. Paris : In Press.

Kuhn, T. (1972). La structure des révolutions scientifiques. Paris : Flammarion.

Lalande, A. (2010). Vocabulaire technique et critique de la philosophie. Paris : PUF.

Popper, K. (1973). Logique de la découverte scientifique. Paris : Payot.

Quine, W.V.O. (2003). Deux dogmes de l’empirisme. In S. Laugier (dir.), Du point de vue logique. Neuf essais logico-philosophiques. Paris : Vrin.

Scherrer, S. (2017). The Future of Psychoanalysis. The Debate about the Training Analyst System (L’avenir de la psychanalyse. Le débat autour de la formation des analystes) (2017). In Analysis, revue transdisciplinaire de psychanalyse et sciences, 2 (1), p. 152-156.

Sellars, W. (1992). Empirisme et philosophie de l’esprit. Paris : L’Eclat.

Soler, L. (2009). Introduction à l’épistémologie. Paris : Ellipses.

Totémisation qui produit des associations libres concernant les rapports à l’inceste, aux aberrations évolutives, à l’évitement de la rencontre, à l’Autre, au regard (critique), à l’excitation débordante, à l’indicible pensée, à la culpabilité du passage à l’acte incestueux protégé encore par le Totem qui maintient le tiers à distance…

Concentrée principalement sur l’étude de cas, méthode utilisée dans les études qualitatives en sciences humaines et sociales. Il existe toutefois des études de type evidence-based (fondées sur les preuves) ; voir Handbook of Evidence-Based Psychodynamic Psychotherapy (Humana Press, 2008).

Soler, 2009.

« Position selon laquelle (a) l’existence et la constitution de la nature sont indépendantes des théories scientifiques, (b) l’existence ou la constitution de la nature détermine quelles sont les théories scientifiques vraies et (c) les sciences sont, en principe, capables de nous donner un accès cognitif à la constitution de la nature. » (Eslfeld, 2017, p. 286)

Position selon laquelle seule l’expérience sensorielle (l’observation des faits) constitue le fondement des connaissances.

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