PLAINTE
Ma pratique et ma conscience professionnelles sont caractérisées par le questionnement permanent, la remise en question dialectique et critique des dogmes et des normes (qu’elles soient scientifiques ou socio-économiques), l’honnêteté, l’altruisme, la créativité, l’engagement pour l’évolution de la science psychologique articulée aux données épidémiologiques et à des disciplines tierces, la fédération de scientifiques de nombreux pays (au sein de la revue In Analysis, Elsevier Masson, Paris), etc.
Malgré cet engagement soutenu pour la connaissance, je suis actuellement un psychothérapeute en enquête disciplinaire auprès de la Commission de surveillance des professions de la santé et des droits des patients (Direction générale de la santé, Genève). Une enquête disciplinaire a donc été ouverte à la suite d’une plainte déposée par l’Office de l’enfance et de la jeunesse (OEJ) de Genève en 2023 qui doute de mes compétences professionnelles. Une menace de plainte pénale a également été formulée par écrit par la directrice de l'OEJ, afin que je cesse mon engagement considéré ainsi comme répréhensible par la société.
En effet, j’ai tenté de défendre les droits de l’homme après avoir constaté la «mort lente» (Lee, 2019) dépeinte par des patients confrontés à une séparation non volontaire d’avec leurs enfants (sans preuves de violences, d’abus ou de négligences justifiant un processus innommable qui contredit 100 ans de science). Ces parents décrivent l’exposition à une cascade de traumatismes (procédures, punitions, rapports, expertises, interventions, dégradations, humiliations, fragmentations du self par les morcellements de la protection des mineurs) qui les enferme dans un «hôpital de guerre» fait de blessures, d'anéantissements, d’attaques systématiques et systémiques, de violences institutionnelles, d’échecs, d’envies suicidaires, de persécutions et de persécutés. Si les enfants sont «protégés», qui protège les parents?
Or il me semble avoir respecté, par mon engagement, le deuxième article du Code de déontologie de l'ASP (Association suisse des psychothérapeutes, dont je suis membre) qui fait référence au respect des droits et de la dignité de la personne:
La préoccupation et l’objectif de chaque psychothérapie sont le bien-être du patient en termes de préservation et protection des droits fondamentaux de l’homme.
Comment fait un psychothérapeute lorsque ses patients sont exposés au non-respect de leurs droits voire à la mort? Doit-il se taire? Doit-il en être complice? Est-il répréhensible par la loi et la société s'il identifie les facteurs de risque en accord avec le code déontologique de sa profession? Quelle approche clinique pratique-t-on lorsque les facteurs responsables de la souffrance individuelle ne tiennent pas forcément aux traumatismes de l’enfance, mais à des traumatismes systémiques, institutionnels et répétitifs? Quelle éthique médicale mobilise-t-on lorsqu’on défend l’idée que traumatiser un enfant a des conséquences très graves sur le développement tout en occultant un traumatisme brutal (la rupture incompréhensible et extrême parent-enfant) généré par des pairs?
La Commission des droits de l’homme du Grand Conseil de la République et Canton de Genève (rapport ci-joint) constate que :
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les parents sont victimes d’abus et de violences ;
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certaines mesures mènent à des abus et à des solutions qui se révèlent pires que le problème ;
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le maintien des liens familiaux n’est pas respecté ;
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les capacités parentales et les conditions du retour de l’enfant dans la famille d’origine sont ignorées ;
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des souffrances totalement inutiles et injustes sont endurées par les membres des familles ;
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les droits de l’enfant ne sont pas respectés.
Mon engagement n’a fait que tenter d’apporter une reconnaissance des droits de mes patients, notamment le droit à la dignité, afin de pouvoir tenter une intervention thérapeutique. Il était également question de poursuivre le débat éthique et scientifique concernant les conséquences sanitaires, sociales et humaines de ces processus. Or comment garder sa dignité face à un modus operandi qui use de l’intimidation, de la coercition et de la dégradation tant auprès des parents que des professionnels de la santé (atteints dans la liberté d’expression non seulement individuelle, mais aussi scientifique)?
LETTRES DE SOUTIEN
Daniel RODRIGUEZ, Président des Éditions Elsevier Masson, Paris.
Dr Murielle EL HAJJ, Assistant Professor and Director of Lussail University Press, Qatar.
Dr Cosmin GHEORGHE, Senior Adjunct Lecturer, California Institute of Integral Studies, San Francisco.
Pr Raphaël MINJARD, Institut de psychologie, Université de Lyon 2.
Pr Philippe REY-BELLET, Université de Genève, Directeur Fondation du Nant.
Ella SCHLESINGER, docteur en psychologie, enseignante, Université Catholique de Lyon, chercheuse associée au Centre de recherche en psychopathologie et psychologie clinique, Université de Lyon 2.
Guénaël VISENTINI, docteur en psychologie, Maître de conférence en psychologie clinique et psychopathologie, Université de Strasbourg.
Céline RACIN, docteur en psychologie, Maître de conférence en psychopathologie et psychologie clinique, Institut de psychologie, Université de Lyon 2.
Dr Stefania UBALDI, spécialiste FMH en médecine interne générale, Genève.
Dr Gabriela BIVOL, anesthésiste FMH, spécialiste de la douleur SPS, spécialiste en médecine psychosomatique et psychosociale, Genève.
Dr Elisabeth BECCIOLINI, médecine interne générale FMH, directrice du Centre médical et sportif de Peillonnex, Genève.